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mardi 14 juin 2016

La fille n'est pas pareille qu' un garçon selon le Coran

Question anonyme d'une croyante

pourquoi dans le coran il est dit une fille n'est pas pareil qu'un garcon l l'homme est superieur?

Réponse

La naissance de Mariam : un garçon n’est pas pareil à une fille… »

Avec la naissance de Mariam, l’humanité entame une nouvelle épopée et franchit l’un de ses avants derniers itinéraires spirituels… C’est l’aube d’un profond renouveau spirituel qui pointe et qui restera à jamais gravé dans la mémoire de l’histoire… C’est ainsi que le Saint Coran célébrera la venue au monde de Mariam, l’une des femmes des plus importantes, si ce n’est « la plus importante » qu’est connue l’humanité et dont le parcours spirituel restera sans aucun doute l’un des plus beaux au monde…

L’histoire de la nativité de Mariam telle qu’elle est racontée par le Coran, débute par l’invocation de celle qui l’enfantera et qui est citée sous le nom d’ Imraatou Imran l’épouse d’Imran. La mère de Mariam, encore appelée Hanna par les historiens musulmans ou Anne selon la tradition chrétienne, est décrite comme une fervente croyante qui, au terme d’une longue stérilité, et de nombreuses implorations destinées à son Créateur, verra son désir d’enfanter exaucé à un âge avancé de sa vie… Bouleversée de bonheur par l’annonce de cette grossesse tant désirée, elle fera « vœu de consécration » de l’enfant à venir à Dieu en gage de sa reconnaissance et de sa gratitude infinie… C’est ainsi que le Coran décrit cet épisode : « La femme d’Imran dit : « Seigneur je Te voue comme consacré (Muharraran) ce qui est dans mon sein ! Daigne Seigneur, l’accepter ! Tu es, en vérité, Celui qui entend tout, qui sait tout » Coran 3 ; 35

Hanna, femme profondément religieuse, souhaitait ardemment « offrir » son futur enfant à Dieu… Ce qui traduit dans le langage de l’époque reviendrait à dire qu’il serait entièrement voué au service du Temple sacré… En effet, selon les traditions de l’époque, le rite juif donnait la possibilité de consacrer, dès la naissance, de jeunes enfants au service du Sanctuaire, mais il ne pouvait s’agir que de garçons du fait – toujours selon les coutumes de l’époque – des menstruations des filles considérées comme source d’impureté… On notera, qu’à travers le temps et l’histoire de l’humanité la discrimination envers le sexe féminin est chose courante et se fera encore plus sentir dans le domaine du sacré considéré, à tort, comme l’apanage du masculin par ordre divin ! Selon la logique des usages de l’époque, pour pouvoir concrétiser son engagement, Hanna « se devait » de mettre au monde un garçon afin de lui faire accomplir cette mission religieuse spécifiquement assignée aux plus vertueux d’entre les hommes… Elle rêvait donc de voir son futur enfant parmi les fidèles de Dieu… Ceux qui étaient parmi les Elus de la cité… Elle voulait que son enfant soit « muharraran », autrement dit  libéré  et  affranchi  de l’esclavage de ce bas monde que le  mystique exprime l’aspiration de Hanna de voir son futur enfant libéré de la dépendance des passions négatives et des exigences de son âme charnelle…

Elle le désirait totalement voué à l’amour de Dieu, à Son obéissance et au service de Ses amis, de Ses adorateurs, ceux qui vivaient dans la Maison Sacrée  Mariam est comme une âme pieuse et qui en « offrant  le fruit de ses entrailles à Son Créateur, nous donnait par la même occasion une belle leçon de  libération humaine . Elle le voulait libéré de tout sauf de LUI… C’est la parfaite traduction de la soumission à Dieu, l’image sublime de la profonde adhésion au principe de l’Unicité Divine …

Mais quelle fut sa surprise lors de la naissance de son enfant de voir que Dieu lui avait donné une fille ! Comment une fille pourrait-elle gérer cette fonction religieuse, privilège exclusif du sexe masculin ? ! Hanna apparaît, dans un premier temps, un tant soit peu « déçue » d’avoir mis au monde une fille… Le Coran nous décrit la tristesse à peine voilée de cette mère, de se voir enfanter une  pauvre fille», alors qu’elle avait promis de vouer son futur enfant  un garçon comme il se doit !  à cette consécration religieuse de l’époque… Désemparée, elle se retrouve entrain de s’en excuser auprès de Son Seigneur : « Et lorsqu’elle eut mis son enfant au monde, elle s’écria : « Seigneur j’ai donné naissance à une fille  – Dieu le savait bien – « Un garçon n’est pas pareil à une fille  (layssa adhakari kal untha). Je l’ai appelée Mariam ajouta-t-elle, et je la mets, Seigneur sous Ta protection, elle et sa descendance contre Satan le réprouvé. » Coran 3 ; 36.

Hanna était donc attristée, déçue, mais elle avait surtout peur de décevoir Son Créateur et de ne pouvoir accomplir sa promesse… Cependant, on perçoit à travers sa triste déception, un sentiment de révolte latent devant l’injustice de cette coutume discriminatoire, qu’elle exprimera à Dieu sous forme d’une complainte personnelle… « Un garçon n’est pas pareil à une fille . Un constat qu’elle évoque amèrement devant Dieu… Hanna se  plaignait  de cet ordre social établi qui interdisait aux filles d’accéder à ce pouvoir religieux ! ! ! Dans cet entretien intime avec Dieu, Hanna, se plaint, se confie et implore Son Créateur… Elle veut croire jusqu’au bout que son vœu de consécration pourra se réaliser même avec une fille ! ! ! Elle conjure Dieu de l’accepter et de la préserver : « Je l’ai appelé Mariam, et je la mets Seigneur sous Ta protection… » Dans le langage de l’époque, Mariam, voulait dire, la dévote ou la servante de Dieu[. Hanna exprimait à travers ce prénom sa détermination mais aussi sa confiance en la réponse divine…

le sens  attribue le verset « Dieu le savait bien… » à Dieu lui-même, qui répond à la lamentation de Hanna en lui assurant que justement cette fille qu’Il lui a octroyé est infiniment meilleure que le garçon qu’elle espérait et que ce que lui réserve l’avenir est loin de ce qu’elle prévoyait pour le garçon tant attend! ! Le vœu de Hanna est exaucé et Dieu l’affirme dans le verset suivant : « Et son Seigneur lui fit un bel accueil, Il lui assura une heureuse croissance… » Coran 3 ; 37…3 37 Son Seigneur l’accepta d’une gracieuse acceptation et l’éleva d’une gracieuse éducation, sous la garde de Zacharie. Chaque fois que Zacharie entrait dans son sanctuaire, il trouvait avec elle des provisions. Il demandait : « Marie, d’où as-tu obtenu ceci ? » Elle disait : « C’est de DIEU. DIEU pourvoit pour quiconque Il choisit, sans limites

En dépit donc, du fait que le statut de « muharraran » autrement dit celui de la  consécration » au temple saint, était dévolu aux seuls garçons, Dieu choisira une fille et lui accordera cette faveur religieuse, tant convoitée, accordée habituellement aux seuls Élus « hommes » de l’époque… Dieu choisira donc explicitement une fille pour remédier à la situation discriminatoire de l’époque et pour démontrer aux êtres humains, quelque soit leur époque, que finalement ce n’est point une question de  genre  mais plutôt de vertu  et de  piété ». Et Mariam sera sans conteste celle qui personnifiera la référence universelle de cette  piété humaine attirant ainsi l’émerveillement de ses contemporains et de tous les humains quelque soit leur époque…

On voit donc comment l’interprétation d’un verset qui est sensé plutôt « réparer  une tradition injuste envers la femme devient en fait un alibi pour une discrimination coutumière qui se veut fidèle aux principes de l’islam !

À travers cette histoire de la naissance de Mariam, Dieu célèbre doublement la femme… D’abord en  comblant » le souhait de la mère, une fervente croyante, qui n’hésite pas à « déplorer », lors d’une supplication intime avec son Seigneur, une coutume sexiste de l’époque et ensuite, en prédestinant, la fille, Mariam à ce rôle de femme – Elue… La mère et la fille, deux femmes, qui se retrouvent honorées et comblées par le Créateur…

Hanna, en conjurant le Créateur d’accepter que sa fille soit parmi les êtres humains libérés , va transmettre cet hymne de la libération à toute l’humanité… Mariam va naître  libérée  de toutes les contraintes… Et à travers sa  libération  Dieu transmet un message aux femmes et aux hommes de cette terre afin qu’ils se libèrent de toutes les formes d'asservissement, c’est là sans doute le sens profond de la vision islamique de la libération humaine…

« Ô hommes! Nous vous avons crées d’un mâle (Adam) et d’une femelle (Hawa), et nous avons fait de vous des nations » « Ô hommes! Nous vous avons crées d’un mâle (Adam) et d’une femelle (Hawa), et nous avons fait de vous des nations » Al-hujurat v.12

42 49 À DIEU appartient la souveraineté des cieux et de la terre. Il crée tout ce qu’Il veut, donnant des filles à quiconque Il veut, et donnant des fils à quiconque Il veut

16 97 Quiconque œuvre à la droiture, homme ou femme, tout en croyant, nous leur accorderons sûrement une vie heureuse dans ce monde, et nous leur paierons sûrement leur pleine récompense (au Jour du Jugement) pour leurs bonnes œuvres.

conclusion

"Allah a cité en parabole pour ceux qui ont mécru la femme de Noé et la femme de Lot. Elles étaient sous l'autorité de deux vertueux de Nos serviteurs. Toutes deux les trahirent et ils ne furent d'aucune aide pour (ces deux femmes) vis-à-vis d'Allah. Et il (leur) fut dit : "Entrez au Feu toutes les deux, avec ceux qui y entrent." Et Allah a cité en parabole pour ceux qui croient, la femme de Pharaon, quand elle dit "Seigneur, construis-moi auprès de Toi une maison dans le Paradis, et sauve-moi de Pharaon et de son œuvre; et sauve-moi des gens injustes." De même, Marie, la fille d'Imran qui avait préservé sa virginité ; Nous y insufflâmes alors de Notre Esprit. Elle avait déclaré véridiques les paroles de son Seigneur ainsi que Ses Livres : elle fut parmi les dévoués." (Sourate at-Tahrim 66, versets 10-12)

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