Et ne discutez avec les gens du Livre que de la manière la plus douce' (Sourate 29, verset 46) .
*Le Prophète de l'Islam (paix et salut sur lui) dit :
'J'ai été envoyé pour parfaire la noblesse du comportement' Hadîth:rapporté par Al-bukhârî dans « Al-adab Al-mufrad » (273) et Ahmad Ibn Hanbal dans le Musnad (2/381).
Et il dit :
« Rien n'est plus lourd dans la balance d'un croyant le jour de la résurrection d'un bon caractère. Dieu déteste l'homme grossier qui prononce des paroles obscènes » Hadîth rapporté par At-tirmithî.
Durant sa vie à la fois comme chef religieux et comme homme d'Etat, le Prophète Mohammad (que la paix soit sur lui) faisait preuve d'une grande sensibilité et de respect dans ses relations avec « les Peuples du Livre », les Juifs et les Chrétiens. Dans l'esprit de la révélation divine, le Prophète Mohammad interdisait de faire du mal aux non Musulmans et demandait aux Musulmans de bien les traiter. Il dit (paix et salut sur lui) à ce propos :
« Celui qui fait du mal à un Juif ou à un Chrétien (Dhimmi)* trouvera en moi son adversaire au Jour du Jugement.» (Rapporté par Abou Dawoud)
قال الرسول صلى الله عليه وسلم: "من آذى ذمياً فقد آذاني ومن آذاني كنت خصمة يوم القيامة"
رواه أبو داود بلفظ: ألا من ظلم معاهداً أو انتقصه أو كلفه فوق طاقته أو أخذ منه شيئاً بغير طيب نفسه فأنا خصمه يوم القيامة.
La première chose que le Prophète Mohammad (que la paix soit sur lui) fit après s'être établi à Médine, où il avait été invité comme chef, fut de conclure un traité entre les Musulmans et les gens du Livre (les Juifs et les Chrétiens). D'après ce traité, les Musulmans garantissaient à ceux-ci la liberté de croyance et leur accordaient les mêmes droits et obligations que ceux dont ils jouissaient eux-mêmes.
La « Constitution de Médine » ou « la Charte de Médine » est la constitution du premier Etat islamique dans la ville de Médine qui a mis fin entre autre à près de 100 ans d’affrontements interethniques entre les deux tribus de Aws et les Khazraj au sein de Médine. Les historiens conviennent en outre sur le fait que cette Constitution a établi principalement ce qui suit à Médine par le Prophète de l’islam:
• la paix et la sécurité des communautés,
• la liberté religieuse pour toutes les communautés,
• l’acceptation de Médine comme un lieu sacré (interdiction de toute violence et ports d’armes pour le combat...) ,
• sécurité des femmes,
• Aucun croyant monothéiste ne doit en tuer un autre, ou soutenir un non croyant au détriment d’un croyant,
• La protection de Dieu est sur tous les croyants monothéistes, indépendamment de leur classe ou de leur origine tribale,
• Les croyants monothéistes doivent s’entraider.
• Les juifs ne font qu’une communauté avec les croyants.
• Les juifs peuvent continuer de professer leur religion et la liberté de pratiquer leur religion est garantie.
Le texte connu sous le nom de constitution de Médine, appelée également charte de Médine est tiré du livre d'Ibn Ishaq, dans lequel il figure sous le titre : « Le pacte entre les Émigrés et les Ansars et la réconciliation avec les juifs ».
Quand une délégation de Chrétiens vint à Médine en provenance de Najran, une ville du sud-ouest d'Arabie, le Prophète les reçut dans sa mosquée et les invita à dire leurs prières à l'intérieur de la mosquée. Les Musulmans disaient leurs prières d'un côté de la mosquée et les Chrétiens de l'autre. Au cours ce cette visite, le Prophète discuta aimablement avec eux sur de nombreux sujets. [ Référence : La Sira d'Ibn Ishâq et voir Nûr Al yaqîn fî sîrati sayyidi almursalîn du Sheikh Muhammad Al khadrî, Ed.Dar al-jîl Beyrût et Dar ammâr, Oman, 1995, p. 309]
Ceci prouve la considération du prophète pour les gens du Livre et le souci d'établir une solidarité humaine entre les croyants de toutes les religions.
Allah a révélé au sujet du Négus :
« Oui il y a parmi les gens du livre qui certes croient en Dieu et en ce qu'on a fait descendre vers vous et en ce qu'on a fait descendre vers eux, humbles qu'ils sont devant Dieu, et ne vendant pas point les signes de Dieu à vil prix. Voilà ceux dont le salaire est auprès de leur Seigneur. »[ Coran : Sourate 3 verset 199].
Le Prophète lui-même a accompli la prière de la mort en son hommage (prière sur l'absent).
Il faut également mentionner l'échange entre ce roi issu du christianisme et les compagnons du Prophète.
On peut citer aussi l'échange avec les Qubt (chrétiens) d'Egypte et leur roi...
Les comportements prophètiques étaient toujours le modéle du pardon, de la miséricorde et de la magnanimité ...:
Zeyd ben Sa'na, un savant juif de Médine vint au Prophète exiger sa créance. Il lui tira l'habit de son épaule, le prit au col brutalement et lui dit avec dureté :
'Vous, les Beni 'Abdul-Muttalib, vous atermoyez (tumâtilûn) vos dettes !' 'Omar alors, le réprimanda et durcit le ton. Le Prophète sourit et lui dit : 'Moi et lui, nous avions plus besoin d'autre chose de ta part, ô 'Omar : que tu me recommandes de bien régler ma dette, et que tu lui recommandes de réclamer son dû de bonne façon'. Puis il ajouta : 'Il reste (en fait) au terme (de la dette) trois (jours)'. Et il ordonna à 'Omar de le payer et de lui donner en plus vingt mesures ' çâ' ', pour l'avoir effrayé.
Ce fut la cause de l'entrée à l'islam de cet homme qui disait : 'Il ne manquait aucun signe parmi les signes de la prophétie de Muhammad, que je ne reconnus, sauf deux : sa magnanimité prime sa colère et le surplus d'emportement aveugle ne fait qu'ajouter à sa magnanimité. Ainsi, je l'éprouvai avec cette histoire 'de dette''. Et je le trouvai alors, tel que décrit (dans les anciens livres). Quand à ma dette donnez la aux pauvres parmi les musulmans . (Rapporté par Ibn Hibbân (1/521))
On rapporte aussi au sujet de Abdoullâh Ibn Amr (que Dieu l'agrée) que, lorsqu'on égorgeait un animal pour le faire cuire chez lui, il (que Dieu l'agrée) s'assurait à ce qu'une partie de celui-ci soit offert à son voisin qui était juif, en rappelant les propos suivants du Prophète Mouhammad (paix et salut sur lui) : « Djibrail (Gabriel) m'a tellement interpellé au sujet du voisin que j'ai crains que celui-ci soit désigné comme héritier» (Rapporté par al-Bukhari et Muslim)
Omar (le deuxième Calife) à Jérusalem un merveilleux exemple
Le calife confia les affaires de l'Etat à Ali et se rendit à Jérusalem. Il avait un serviteur pour seule escorte et il n'y avait qu'un chameau qu'ils chevauchaient chacun à leur tour. Le jour de leur arrivée à Jérusalem, c'était le tour du serviteur de monter la bête :
« Commandeur des croyants, je te cède la monture, ce serait d'un piètre effet aux yeux des gens si je montais la bête, tandis que toi tu la guides. »
« Non », répondit Omar, « je ne vais pas me montrer injuste. L'honneur de l'islam est amplement suffisant pour nous tous. »
Abu Obaid, Khalid, Yazid et les autres officiers de l'armée s'étaient avancés pour recevoir le calife. Tous portaient des tuniques de soie, ce qui rendit Omar furieux. Il fit de vifs reproches à ses généraux en disant :
« Avez-vous donc tant changé en l'espace de deux ans ? Qu'est ce que cet accoutrement ? Même si vous aviez fait cela 200 ans avant, je vous aurais démis. »
Les officiers répondirent : « Nous sommes dans un pays où la qualité du vêtement atteste le rang de l'homme. Si nous portons des vêtements ordinaires nous inspirerons peu de respect aux gens. Cependant, nous portons nos armes sous nos robes de soie. » Cette réponse apaisa la colère du calife.
Ensuite Omar signa le traité de paix. Il se présenta comme suit :
« Du serviteur de Dieu et commandeur des croyants, Omar.
Les habitants de Jérusalem sont assurés de la sécurité de leur vie et de leurs biens. Leurs églises et croix seront préservées. Leurs lieux de culte resteront intacts. Ils ne pourront être confisqués ou détruits. Ce traité s'applique à tous les habitants de la cité. Les gens seront tout à fait libres de suivre leur religion, ils ne devront subir aucune gêne ou trouble... »
[Le patriarche orthodoxe de Jérusalem publia le 01 janvier 1953 une copie de l’original du manuscrit de la librairie d’Al-fanar (dans un des districts administrés par Istanbul) de ce qui serait « L’assurance de Omar » (Bibliothèque du Patriarcat de Jérusalem, Document n° 552).]
voir également: Al-tabari, op.cit, 2éme partie page 449.
Les portes de la ville étaient ouvertes. Omar se dirigea directement vers le Temple de David (Masjid Al Aqsa.) Il fit sa prière sous l'arche de David.
Il visita ensuite la plus grande église de la ville. Il s'y trouvait justement lorsque vînt l'heure de la prière de l'après midi.
« Tu peux faire ta prière dans l'église », dit l'évêque. « Non », dit Omar. « Si je fais cela, il pourrait arriver un jour que les musulmans prennent cette excuse pour s'emparer de votre église. »
Ainsi, il préféra faire sa prière sur les marches de l'église. De plus, il donna un écrit à l'évêque, qui stipulait que les marches ne devaient pas être utilisées pour la prière en commun ni pour l'appel à la prière.
La mosquée d'Omar :
Omar voulut bâtir une mosquée à Jérusalem. Il demanda à l'évêque quel site conviendrait le mieux à son projet. L'évêque lui suggéra le Sakhra, à savoir le rocher où Allah s'adressa au Prophète Jacob. Les chrétiens y avaient amoncelé des immondices pour irriter les juifs. Omar lui-même prit part au nettoyage. Jérusalem, cité du Christ était ainsi témoin du sens de l'équité qui caractérisait l'Islam et qui est une conséquence du bon dialogue, du respect et de la reconnaissance de l'autre. Lorsque toute trace d'impureté fut enlevée, on bâtit une mosquée à cet endroit qui existe encore de nos jours et est connue sous le nom de Mosquée de Omar.
Relation avec les athées et les païens :
La mère de Asma, la fille de Abou Bakr, est venue à Médine rendre visite à sa fille et lui apporter des cadeaux. Asma n'a pas voulu l'introduire chez elle ni accepter ses cadeaux car sa mère était encore païenne. C'est alors que ce verset fut révélé au prophète :
« Dieu ne vous empêche pas, à l'égard de ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures, de faire part de bonté et de justice à leur égard(prendre soin d'eux et bien se comporter avec eux) ... » [Coran, 60, verset 8]
Asma accepta alors de la recevoir et pris soin d'elle... [Rapporté par Ahmad dans son Musnad (4/4), ainsi que al Hakim dans son Mustadrak(2/485), notons la présence d'autre version de ce Hadîth dans Al Bukhari et Muslim.]
Le verset montre bien que le dialogue passe au-delà de la tolérance qui est un terme étranger à l'Islam : car tolérer c'est accepter à contre coeur ; il prône plutôt l'amour du prochain (aimer le bien pour les autres) et la bonté : qui sont les moteurs de l'entre connaissance et du bon échange :
« Ô hommes, Nous vous avons créés d'un homme et d'une femme, et nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez »[ Coran, 49, verset 13]
On peut citer aussi le pacte de Hudaybiyya et la délégation de Thaqîf et d'autres exemples de la sîra...
Souvent, le concept de « tolérance » est utilisé dans le cadre du dialogue interreligieux. On ne trouve nul part dans le Coran ou la Sunna ce concept. Tolérer, peut conduire à accepter quelqu'un à contre coeur ou avec des réserves et garder sa distance par rapport à lui : certains historiens prétendent que ce mot est né des conflits entre protestants et catholiques.
Or, en Islam, la tolérance est remplacée par l'amour du prochain et une reconnaissance mutuelle : c'est-à-dire qu'elle exige un dialogue permanent et un partage :
« Ô hommes, Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle, et nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez »[Coran : Sourate 49, verset 13]
Le croyant est amené grâce à son éducation spirituelle à aimer l'autre, car son coeur est rempli d'amour de Dieu et de son Prophète et « Dieu n'a assigné deux coeurs au ventre d'aucun homme »[1], d'où il ne peut qu'aimer les créatures sans distinction (mawaddata Ishfâq : une miséricorde envers l'univers) et communiquer avec elles sans préjugés.
Le croyant vrai comprend par le biais de la pratique des prescriptions divines et de l'éducation spirituelle muhammadienne : que le seul juge est Dieu !
Il comprend aussi que les croyances peuvent être différentes ou divergentes, et il comprend et communique avec l'autre en aimant pour lui le bien et en le respectant : car l'être humain quel que soit sa race ou sa religion est issu du souffle de Dieu [2].
Voyez vous dans le Coran qu'Allah a ordonné à Moïse et son frère (que la paix soit sur eux) de bien parler et d'être doux dans la communication (Da'wa) vis-à-vis d'un des plus grands tyrans que le monde n'a jamais connu : le Pharaon :
« b[Allez vers Pharaon : il s'est vraiment rebellé.
Puis, parlez-lui gentiment (avec douceur). Peut-être se rappellera-t-il ou [Me] craindra-t-il. ]b
Ils dirent : 'Ô notre Seigneur, nous craignons qu'il ne nous maltraite indûment, ou qu'il dépasse les limites.
Il dit : Ne craignez rien. Je suis avec vous : J'entends et Je vois.
Allez donc chez lui; puis, dites-lui : Nous sommes tous deux, les messagers de ton Seigneur. Envoie donc les Enfants d'Israël en notre compagnie et ne les châtie plus. Nous sommes venus à toi avec une preuve de la part de ton Seigneur. Et que la paix soit sur quiconque suit le droit chemin !»
(Coran ; Sourate Taha (20) versets : 43, 44,45, 46 et 47)
On conclue que le musulman doit respecter tout le monde et user des bonnes convenances avec toute créature de Dieu. L'Islam nous ordonne de respecter même le monde animal et végétal.
Pourquoi faut-il respecter tout le monde? Car (entre autre) on ne pourra échanger convenablement avec quelqu'un que si on le respecte, sans le respect aucune bonne communication n'est possible, et le dialogue cédera la place alors à la haine, aux préjugés, à la violence,à la discorde et au désordre sur terre...
Les soufis disent : 'En l'humain (quel que soit l'humain), il y a la Lumière de Dieu (le souffle de Dieu) (an-nafkha): c'est à cela que les Anges se sont prosternés et c'est cela que Satan n'a pas vu, il n'a vu en l'humain que l'argile et fut voilé [sur ce qui était derrière(au-delà de) l'argile]'
Allah dit à propos de la création de l'homme:
« Il(Dieu) lui donna(à l'homme) sa forme parfaite et lui insuffla de Son esprit » Coran: Sourate 32, verset 9.
Pourquoi nos maîtres disent qu'il ne faut juger(mépriser) personne? : car en effet nul ne peut savoir comment il va finir (un bon ou un mauvais dénouement (Khâtima) ): et les actes ne valent que par leur dénouement final comme on le sait en Islam.
Il se peut qu'un polythéiste se transforme (par la volonté, la guidance et la grâce du Seigneur) en un saint muwahhid juste avant la fin de sa vie...
Et il se peut que celui qui était musulman pratiquant meurt enfin dans l'idolâtrie ou dans le pire des péchés (que Dieu nous préserve).
Et Dieu fait ce qu'Il veut, guide qui Il veut, Il est Seul à connaître les (vrais) intentions profondes de Ses créatures et Il est le Juste , le Généreux et le Puissant.
Cela n'exclue pas -évidemment- le bon conseil mutuel (constructif, doux et sage) avec ses convenances et ses conditions.
Notre conseil est que le musulman doit suivre le modèle du Prophète et ses compagnons et avoir ainsi toujours le meilleur comportement et le plus beau caractère pour servir (à travers entre autre et surtout cela) sa religion et ne pas nuire à son image et pour être un vrai ambassadeur de l'Islam partout où il est.
"Celui qui commet une faute ou un péché puis en accuse un innocent, celui-là est coupable d'une infamie et d'un péché grave". (Sourate 4,112)
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